L’huile essentielle de la menthe poivrée présente-elle un effet bénéfique en biologie de la reproduction ? Exploration de son potentiel sur la voie oestrogénique..

Abstract

La capacité potentielle du mâle à se reproduire est liée à la maturation de ses tissus reproducteurs. Pour cela, ce travail est porté sur l’étude de l’effet de l’huile essentielle de la menthe poivrée (Mentha piperita), sur la reproduction masculine à travers deux approches. La première in silico qui consiste à étudier l’amarrage moléculaire des composants majeurs de cette huile essentielle avec l’enzyme p450 aromatase et le récepteur des oestrogènes alpha (ERα) par docking moléculaire. La deuxième in vivo porte sur la détermination de l’effet de cette huile essentielle sur le poids corporel, testiculaire, épididymaire et sur les structures histologiques des gonades de souris mâles BALB/c. Dans ce but, dans l’étude in silico des composés de l’huile essentielle avec la P450 aromatase et ERα respectivement a été effectuée par le biais d’Autodock Vina implanté dans UCSF Chimera. Dans l’étude in vivo, nous avons utilisé 12 souris mâles, qui ont été réparties en un lot témoin et 3 lots traités (n=3) par trois doses différentes de l’huile essentielle, 100, 200 μl/kg injectées par voie intrapéritonéale et 400 μl/kg administrée par une voie orale, en une seule prise par jour. Après 23 jours de traitement, les souris ont été sacrifiés, les testicules et les épididymes ont été prélevés, dégraissés, pesés puis fixés pour effectuer l’étude histologique. Les résultats du docking ont montré que les composants testés ont formé des complexes stables de forte affinité avec l’aromatase et le RE alpha exhibant des énergies d’interaction négatives et impliquant les mêmes résidus (MET374 et GLU353) que les ligands naturels à savoir l’androstènedione et le 17β-estradiol. L’ensemble de nos observations laisse suggérer que ces dérivés présentent un même effet que celui des ligands naturels. Ainsi les paramètres macroscopiques, poids corporel et relatifs des gonades n’ont subi aucun changement significatif. Sur le plan histologique la menthe poivrée a induit une variabilité microscopique remarquable chez les souris traitées avec la dose 200 et 400 μl/kg. A la lumière de ces résultats, nous pouvons conclure que l’huile essentielle de la menthe poivrée présente un effet positif sur la voie oestrogenique à dose optimale, pouvant avoir une utilisation potentielle dans l’amélioration des performances de la reproduction mâle et la production animale.