Mise en évidence des aberrations chromosomiques radio-induites : utilisation en dosimétrie.

Abstract

L'interaction des rayonnements ionisants avec la matière peut entraîner des dommages biologiques considérables en perturbant les processus biologiques et en endommageant les cellules, en particulier la molécule d'ADN. Malgré les mécanismes de réparation de l’ADN, ces dommages peuvent persister et provoquer des aberrations chromosomiques stables et instables. L’ampleur de ces aberrations est proportionnelle à la dose d'irradiation reçue. De ce fait, cette caractéristique a été utilisée en dosimétrie biologique pour évaluer la dose de l’irradiation en cas d'exposition accidentelle aux rayonnements ionisants, et cela en comptabilisant ces aberrations sur les lymphocytes en culture au stade de métaphase à l'aide de diverses techniques cytogénétiques telles que le test de condensation prématurée des chromosomes, la technique de fluorescence par hybridation in situ, le dénombrement des dicentriques et des micronoyaux. Dans ce travail, nous avons réussi à optimiser le protocole de mise en évidence des aberrations chromosomiques en optimisant le milieu de culture, en augmentant la dose de colcemid et la durée du choc hypotonique ainsi qu’en ajoutant une technique de dénaturation. Ces paramètres ont respectivement permis une meilleure croissance lymphocytaire, l'obtention de cellules en métaphase, un meilleur éclatement cellulaire et enfin une meilleure observation des chromosomes. D'autre part, les résultats de l'observation des lames témoins ont montré des chromosomes exempts d'anomalie contrairement à celles irradiées à 2, 4 et 6 Gray, qui ont montré une diminution du nombre de cellules en fonction de l'augmentation de la dose ainsi que la présence de quelques aberrations de type dicentrique et fragments.